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Libération

Trois élus en colère contre le hold-up d'un actionnaire

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Valfond a encaissé des subventions avant d'abandonner une fonderie à Saint-Dizier.
publié le 28 janvier 2004 à 22h21

Pour les salariés, il s'agit de faire payer un patron voyou. Pour les collectivités locales, de faire respecter un contrat. La nuance n'empêche pas la CGT de s'allier à deux députés UMP champenois et à un président de région UMP pour sauver les 220 emplois d'une fonderie de Saint-Dizier. Une fonderie que son actionnaire principal, le groupe Valfond, filiale à 100 % d'UBS, ne veut plus soutenir, provoquant un dépôt de bilan qui pourrait conduire à une liquidation judiciaire en fin de semaine.

Handicaps. C'est une histoire banale d'industrie en perte de vitesse, d'usine qui passe d'actionnaire en actionnaire avant de finir en 1995 dans le giron du groupe Valfond, lui-même repris par le pôle investissement de l'Union des banques suisses, en 1999. Pour le groupe bancaire il s'agit d'un investissement à court ou moyen terme avec une possibilité de plus-value à la clé. Mais le site de Saint-Dizier cumule les handicaps, alors que les carnets de commande sont pleins. Les cubilots, ces fours où on fond le métal pour réaliser les pièces qui équiperont des machines agricoles, datent du... XIXe siècle. Et tout est à l'avenant, les fours rejettent des fumées toxiques, les déchets ne sont pas traités. Rien n'est aux normes et plus le temps passe, plus les investissements risquent d'être lourds. Rendant toute vente plus problématique.

L'Etat vole alors au secours de Valfond, en 2002. Un protocole permet d'étaler une partie de la dette sociale pour le site à restructurer. A Saint-Dizier, les