Berlin de notre correspondante
Les salariés allemands d'Aventis sont sous le choc. «Pour nous, c'est vraiment une catastrophe, commente Michael Klippel, président du comité d'entreprise de la branche pharmacie à Francfort. Nous avons déjà vécu douloureusement, en 1997, le démantèlement de Hoechst. Puis il y a eu la fusion avec Rhône-Poulenc deux ans plus tard. Et maintenant cette OPA hostile de Sanofi... C'est l'horreur.»
IG-Chimie, le syndicat responsable du secteur de la chimie en Allemagne, a très vite déclaré qu'il s'opposera à l'OPA hostile de Sanofi-Synthélabo contre Aventis (Libération du 27 janvier). Car «les 9 000 salariés allemands seront les premiers touchés par les restructurations».
«Doublons». «C'est faux et ce n'est pas logique, a immédiatement rétorqué Jean-François Dehecq, le patron de Sanofi-Synthélabo, en déplacement à Francfort mardi. Cela fait trente ans que je participe à la construction de cette entreprise et je n'ai encore jamais initié un plan de licenciement. Je veux aussi être un bon chef d'entreprise en Allemagne.» Une profession de foi qui laisse dubitatif outre-Rhin. «Quand on voit les doublons qu'il y a entre ces deux entreprises, on a du mal à le croire», rétorque Michael Klippel. Roland Koch, le ministre-président chrétien- démocrate du Land de Hesse n'a pas l'air plus convaincu.
A peine la nouvelle connue, il a pris la tête des résistants et a interpellé le chancelier Gerhard Schröder pour qu'il fasse pression sur Jacques Chirac afin d'empêcher