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Libération

Lula veut taxer les armes pour nourrir la planète

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Le président brésilien rencontre Annan et Chirac à Genève pour créer un fonds mondial contre la faim.
publié le 30 janvier 2004 à 22h25

Après la taxe «Tobin», la taxe «marchands de canons» ? Après un impôt sur les flux financiers, un impôt sur les ventes d'armes ? Les plus pessimistes parlent déjà d'un nouveau serpent de mer. En attendant, une chose est sûre : l'ancien cheval de bataille de l'opposition communiste des années 70 n'est plus un sujet tabou. Ni en France, ni à l'étranger. Pour preuve : c'est aujourd'hui, à Genève que le président brésilien Luis Inacio Lula da Silva va chercher le soutien du secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, du président du Chili, Ricardo Lagos, et de Jacques Chirac pour lancer un fonds mondial de lutte contre la faim financé, notamment, par un impôt sur les ventes mondiales d'armes.

Joker. Ce minisommet fait suite à une idée lancée par le président du Brésil lors du sommet du G8 à Evian en juin. Chirac, toujours prompt à abattre un joker humaniste, s'était déclaré à l'époque «tout à fait favorable à l'examen d'une taxation de cette nature», alors que la France se classe parmi les plus grands marchands de canons de la planète. En annonçant la rencontre d'aujourd'hui, le président français avait dénoncé «la persistance de la misère et des fléaux qui l'accompagnent». «C'est immoral et dangereux», avait-il ajouté.

Certes, à Genève, il ne s'agira pas de créer formellement le fonds, mais «d'étudier différentes formules de financement pour renforcer la coopération dans la lutte contre la faim et la pauvreté», estime un diplomate brésilien. En théorie, Jacques Chirac ne dev