Angers envoyé spécial
Travail au noir ? Trafic de main-d'oeuvre étrangère ? Plusieurs ouvriers portugais travaillant dans des abattoirs de l'Ouest ont dénoncé, mardi à Angers (Maine-et-Loire), leurs conditions de travail après avoir quitté leur pays, attirés en France par des propositions d'embauche alléchantes. La veille, douze Maliens, recrutés dans la région parisienne et victimes de cette même filière, avaient été interpellés pour séjour irrégulier et placés en rétention administrative sous le coup d'une décision d'expulsion.
L'organisateur présumé de la filière, Carlos Dos Santos, représentant à Candé (Maine-et-Loire) de la société Groupement international de désossage (GID) et poursuivi pour «aide au séjour irrégulier», a, lui aussi, été interpellé et incarcéré à Angers. Ses méthodes de recrutement étaient, semble-t-il, bien rodées. «Je travaillais dans un restaurant quand j'ai vu une petite annonce pour un travail d'emballage, raconte Mohammed Azhari, jeune Marocain venu du Portugal en septembre 2002. Je devais être payé 900 euros nets par mois et recevoir 600 euros pour le logement et la nourriture.» En France, il doit vite déchanter. L'emballage se transforme en travail de désossage et de décrochage de carcasses de porcs pour les abattoirs Aubret de Saint-Mars-la-Jaille, en Loire-Atlantique, quand ce n'est pas pour un abattoir de Vannes dans le Morbihan. La nourriture et le logement sont à ses frais. «Pour signer le contrat de travail, il a fallu payer aussi 300 euros