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Libération

Gaymard se donne le bio rôle

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Le ministre annonce un plan de soutien contesté à une agriculture biologique en panne.
publié le 3 février 2004 à 22h44

Alors que 83 % des Français craquent officiellement pour l'agriculture bio et que la culture intensive «version PAC» a du plomb dans l'aile, Hervé Gaymard se fend d'un petit effort financier pour relancer la machine. Six mois après avoir pris connaissance du rapport alarmant sur le sujet rédigé par le député UMP Martial Saddier (Libération du 26 juillet), le ministre de l'Agriculture a révélé hier un train de «mesures». Objectif ? «Inscrire durablement l'agriculture biologique dans le paysage agricole et agroalimentaire français». Gaymard a du pain sur la planche : en pointe sur le bio au début des années 80, la France n'est plus aujourd'hui que 13e producteur européen de la spécialité avec 10 634 exploitations, soit seulement 1,55 % des fermes françaises (contre 3,28 % en Allemagne ou 5,58 % au Danemark).

Alors, le ministre de l'Agriculture sort son porte-monnaie et procède à un tout petit arrosage pour redonner des couleurs au bio : la conversion de l'agriculture intensive à l'agriculture écolo devrait être «relancée» avec 50 millions d'euros engagés sur cinq ans. Une somme prélevée sur l'enveloppe des contrats d'agriculture durable (CAD), une nouveauté censée promouvoir une agriculture non productiviste qui remplace les contrats territoriaux d'exploitation (CTE), lancés par le gouvernement précédent... et annulés par l'équipe Raffarin pour raison budgétaire.

Autre mesure de relance : les agriculteurs bio recevront 10,8 millions d'euros sur trois ans pour subventionner la pr