L'indice du moral des conjoncturistes, mesuré chaque mois par Libération, fait un bond pour atteindre son plus haut niveau historique depuis sa création en juillet 2002. Il s'établit en janvier à 10,8/20 contre 9,7 le mois précédent (1). Une évolution qui recoupe celle des autres indices mesurant l'activité économique. Ainsi, la France a enregistré en janvier une expansion de son industrie manufacturière pour le quatrième mois consécutif, la plus forte depuis 18 mois, selon une étude publiée hier (2).
Pourtant, les économistes interrogés continuent de juger la reprise fragile. Celle-ci reste «tirée» par les exportations. Quand va-t-elle gagner la demande intérieure, la consommation et l'investissement ? «On attend toujours la reprise interne, note Dominique Barbet (BNP Paribas). Tant que la reprise ne sera pas équilibrée, elle ne sera pas solide. Elle doit être tirée par la consommation.» Nicolas Claquin (CCF) s'attend à ce que l'investissement reprenne d'abord. «Il est en recul depuis deux ans. Aujourd'hui, les entreprises voient leurs carnets de commandes se remplir.» Ce qui devrait les décider. Mais, selon lui, la reprise de la consommation sera plus lente. «Les ménages perçoivent une inflation très élevée, ce qui freine leurs dépenses. Ils peinent à retrouver la confiance.» Dominique Barbet prolonge : «Pour aider la consommation, il n'y a pas grand-chose à attendre des salaires et de l'emploi. Il faut que l'inflation baisse.» En dépit de ces réserves, les dix économistes