Le nouveau pavillon français n'est pas encore en berne, mais il plie sérieusement sous la tempête. Le sénateur UMP Henri de Richemont a réussi l'exploit, en un seul texte, de fédérer contre lui l'ensemble des marins, des officiers aux simples exécutants tous syndicats compris , ce qui n'était plus arrivé, à en croire la CGT, depuis vingt ans. L'objet de ce déchaînement tient en trois lettres : RIF, pour Registre international français, la trouvaille de Richemont pour rendre à nouveau attractive la flotte marchande française... en taillant dans les coûts sociaux.
Paralysie. Trois mois après le dépôt de la proposition de loi, le RIF, soutenu par le gouvernement, a surtout paralysé les ports à l'occasion de plusieurs journées de grève et suscité tant de protestations que les promoteurs du projet tentent aujourd'hui de calmer le jeu en évoquant un texte «mal compris». Prévu le 20 janvier, l'examen du texte en commission à l'Assemblée nationale (il a été adopté au Sénat mi-décembre) a été prudemment renvoyé à avril, après les régionales. Plusieurs élus UMP du littoral atlantique, très sensibles au sujet, ont demandé au secrétaire d'Etat à la Mer, Dominique Bussereau, d'arrêter les frais. «Nous avons demandé du temps, après avoir été interpellés vivement dans nos circonscriptions, confirme Hélène Tanguy, députée UMP du Finistère, qui évoque «un objectif nécessaire, mais un texte qui peut sans doute être modifié sur quelques points».
Hier, le député UMP du Havre, Jean-Yves Bessela