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Libération

Sibneft-Ioukos, un mariage pétrolier annulé

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Les deux groupes russes auraient formé le n° 4 mondial.
publié le 4 février 2004 à 22h46

Le divorce était annoncé. Hier, les principaux actionnaires de Ioukos et Sibneft ont signé un protocole d'accord pour annuler la fusion entre leurs deux sociétés, suspendue depuis novembre. Selon le communiqué diffusé par Millhouse Capital, le holding du milliardaire russe Roman Abramovitch ­ qui contrôle Sibneft ­, «les représentants des principaux actionnaires de Ioukos et Sibneft ont signé le 2 février un protocole d'accord sur l'exécution d'une transaction défaisant la fusion entre les deux sociétés».

Ioukos, premier groupe pétrolier russe, et Sibneft, cinquième du secteur, avaient annoncé en avril leur accord pour une fusion historique qui devait donner naissance au quatrième pétrolier mondial. La fusion était presque achevée, lorsque Sibneft a annoncé le 30 novembre la suspension du mariage. C'était après l'arrestation et l'incarcération de Mikhaïl Khodorkovski, le patron de Ioukos, oligarque trop puissant aux yeux de Vladimir Poutine. Depuis juillet, Ioukos est visiblement dans le collimateur du Kremlin, sous le coup d'une multitude d'enquêtes du parquet (Libération de lundi).

Lâché par Sibneft et Abramovitch, harcelé par les pressions judiciaires, Khodorkovski et ses partenaires pourraient être amenés à vendre leurs actions Ioukos ­ qui sont de toute façon gelées par le parquet ­ à un repreneur plus docile. «Une issue possible est que Roman Abramovitch manoeuvre en coulisse pour racheter les actions de Ioukos et prendre le contrôle du groupe», expliquait lundi dans nos