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Libération

Le sexe allemand sans complexe

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La chaîne de sex-shops Beate Uhse convoite Condomi, n° 1 européen du préservatif, et l'américain «Penthouse».
publié le 5 février 2004 à 22h47

Berlin correspondance

Pionnière européenne de la poupée gonflable et de la vidéo porno, taulière de près de 300 sex-shops dans dix pays du continent, la firme allemande Beate Uhse est encore saisie d'irrépressibles désirs de conquête. Une semaine après avoir proposé 62 millions de dollars pour sauver de la faillite les éditions américaines General Media et leur fameux magazine Penthouse, l'entreprise de Flensburg jette son dévolu sur Condomi, leader européen du préservatif en plein marasme. Acquéreur en décembre du réseau néerlandais de sex-shops Christine Le Duc, Beate Uhse traverse une période de frénésie qui traduit une vigueur aussi insolente que rare dans le paysage économique allemand.

«Jouets érotiques». Le mariage entre la reine de la pornographie institutionnelle et son compatriote champion du préservatif n'est pas encore consommé. Méfiante, Beate Uhse a d'abord réclamé un examen détaillé de son partenaire potentiel : Otto Lindemann, successeur de la légendaire fondatrice décédée en 2001, prendra sa décision d'ici à la fin du mois de mars après remise du rapport commandé au cabinet d'audit Ernst and Young.

Boulimique lui aussi, Condomi a en effet multiplié ces dernières années les erreurs d'investissements, achetant ses concurrents étrangers et ouvrant sans discernement des filiales dans toute l'Europe. Lors de l'exercice 2002-2003, ses pertes se sont élevées à 20,8 millions d'euros pour à peine 26,5 millions de chiffre d'affaires. Les banques ont certes accordé un cré