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Libération

Les Quinze ferment la porte aux travailleurs de l'Est

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publié le 6 février 2004 à 22h50

Drôle de cadeau de bienvenue : à moins de quatre-vingt-dix jours de l'élargissement de l'Union européenne à dix nouveaux pays (1), les portes claquent au nez des travailleurs de l'Est qui seraient tentés de venir chez les Quinze dès le 1er mai. L'Irlande risque même d'être le seul pays à les accueillir, après la cascade de revirements observée ces derniers jours, que ce soit en Suède, au Danemark ou aux Pays-Bas. Mais la plus spectaculaire de ces volte-face est celle du Royaume-Uni, qui se faisait justement le champion de la politique de la porte ouverte.

Posture défensive. Interpellé mercredi au Parlement par l'opposition, Tony Blair a reconnu qu'«il existe un risque potentiel en provenance de ces pays adhérents». «C'est précisément pour cette raison que nous examinons les concessions que nous avons accordées. S'il s'avère que renoncer à ces concessions permet de régler le problème, alors nous le ferons.» Les «concessions» qu'évoque le Premier ministre britannique sont en fait le choix initialement fait par Londres d'ouvrir son marché du travail, sans aucune période de transition après le 1er mai. Durant les négociations d'adhésion des Dix, l'Allemagne et l'Autriche avaient livré bataille pour obtenir de pouvoir limiter pendant une période maximale de sept ans l'arrivée de travailleurs polonais, slovaques, lettons ou tchèques.

L'adhésion de l'Espagne et du Portugal, en 1986, a eu beau ne pas se traduire par des flux migratoires massifs, et la Commission européenne a beau anno