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Libération

Après les vacances, un chèque et la porte.

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publié le 9 février 2004 à 22h51

«Quand on m'a proposé de quitter ma console de DJ latino pour développer le catalogue de musique brésilienne d'un distributeur indépendant, j'ai sauté sur l'occasion. Le job était taillé pour moi. La boîte, et l'ambiance qui régnait chez cet indépendant, nettement moins... Le PDG, genre Chirac hyperguindé, arrivait le matin en Jaguar. Il avait racheté une licence de musique à des Portoricains pas très nets de New York sans savoir où il mettait les pieds. La boîte était en région parisienne, dans un château XVIIIe. Tout avait un côté vieillot. Un comble dans l'industrie musicale, je n'avais même pas de chaîne hi-fi. Je devais squatter le bureau d'un commercial beauf qui ne jurait que par sa BM et sa salle de sports. Le fils du patron bossait aussi avec moi. Installé dans la cave, il classait des disques toute la journée. C'était notre tête de turc.

Je devais m'occuper des sorties disques, du merchandising et de la promo. La nuit, j'assistais à des concerts et j'assurais le relationnel. Je profitais de la moindre occasion pour voyager. Martinique, Cuba... J'ai aussi passé une semaine à New York pour un festival de musique latino, avec coke en backstage. Au Midem, je retrouvais Carlos, le PDG new-yorkais.

J'avais une cote d'enfer. J'étais bien payé d'ailleurs, 2 800 euros pour commencer. Au bout de trois mois, je renégociais et obtenais ma voiture de fonction. J'avais aussi une carte de la société. Quand les Portoricains débarquaient, j'avais l'autorisation de flamber. Je me souv