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Libération

La zone des Amériques dans l'impasse

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Le plus vaste espace de libre-échange du monde suspendu aux questions agricoles.
publié le 9 février 2004 à 22h52

São Paulo de notre correspondante

Un seul mot pour résumer une semaine d'intenses négociations : l'impasse. Coprésidés par le Brésil et les Etats-Unis, les pourparlers pour la création de l'Aire de libre commerce des Amériques (Alca) n'ont abouti à rien, sinon à menacer la date butoir du 1er janvier 2005 que s'étaient fixée les participants. Réunis à Puebla (Mexique), la semaine dernière, les négociateurs des 34 pays du continent américain (sauf Cuba), qui formeront la plus vaste zone de libre-échange du monde ­ 800 millions de consommateurs ­, ont buté sur les sensibles questions agricoles.

Selon Martin Redrado, président du Mercosur, les Etats-Unis ont opposé une «résistance» aux revendications du Brésil, de l'Argentine, de l'Uruguay et du Paraguay, les quatre pays fondateurs du Mercosur. Et notamment à la demande de mettre fin aux subventions agricoles à l'exportation. «Or le Mercosur ne signera aucun accord sans une avancée sur l'agriculture», a martelé Redrado. Selon lui, les Etats-Unis et 13 pays alliés, dont le Canada, le Mexique et le Chili, ont été également «peu réceptifs» à la levée des barrières douanières sur tous les biens, agricoles ou non, dans un délai de quinze ans, proposée par le groupe du Mercosur. En échange d'une plus grande ouverture de son marché, Washington réclame en effet du Mercosur une libéralisation plus poussée des investissements, des services et des marchés publics. «Or le Brésil craint qu'une telle ouverture soit fatale à son industrie et ses