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Libération

Les licenciés d'la chanson

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Face à la baisse des ventes, l'industrie du disque dégraisse: licenciements au cas par cas et crainte de plans sociaux, dans les majors comme chez les «petits».
publié le 9 février 2004 à 22h51

En avril, EMI Music France, qui regroupe les labels EMI et Virgin, va quitter la chic place des Vosges, direction la popu porte de Clignancourt. Pour garder son standing, la maison de disques a fait appel à l'architecte de Beaubourg, Renzo Piano, et au designer Philippe Starck. Mais, à l'occasion de ce déménagement, le groupe risque bien de perdre quelques cartons de salariés. La semaine dernière, la direction a évoqué lors d'un comité d'entreprise exceptionnel une réorganisation avant l'été, justifiée par la petite forme du marché du disque. Le syndicat de la maison, la CFDT, craint un plan social. La direction ne fait aucun commentaire.

«Tchernobyl». Avec une chute de 15 % de ses ventes en 2003 (Libération du 24 janvier), l'industrie française du disque ­ et ses 5000 employés ­ est en train de se prendre la grosse claque qu'elle refusait de voir arriver en 2002. «C'était comme le nuage de Tchernobyl, la crise du disque allait atteindre tous les pays mais devait contourner la France», s'amuse Bertrand Burgalat, producteur et fondateur du label indépendant Tricatel. A l'époque, les industriels français se laissent bercer par leur frêle + 4,4% alors que l'Allemagne accuse déjà une baisse de 40 %. Depuis, le nuage a franchi les frontières.

Fin 2002, le cours de Bourse du groupe EMI est en chute. La major accuse une baisse, au niveau mondial, de 10% de ses ventes. Mécontentement des actionnaires. La direction générale du groupe exige dans la foulée une baisse de 20% des effectifs