Charles est «répare-tout» à Paris.
Sa devise : la récup' avant tout.
«Je suis, au départ, ingénieur du son, mais je me suis reconverti dans la réparation. Je me suis fait chez moi une réserve de pièces détachées grâce au matériel récupéré dans les poubelles ou les bennes. Je sors tard le soir, et là je fais mon marché. Un jour je me suis fait verbaliser par des flics en civil alors que je fouillais dans une benne verte ; la récup devenait un délit. Maintenant je me contente de ramasser dans la rue les objets souvent en état de marche que jettent les gens devant chez eux.
«On m'apporte de tout à réparer, du téléphone portable à la machine à laver qui fuit, du fer à repasser qui sent le cramé à la chaîne stéréo ou la télé. Je prends environ 15 euros de l'heure. Quand j'annonce le prix au client, il est toujours surpris. "Mais on m'avait dit que ça me coûterait plus cher de le faire réparer que d'en acheter un autre, c'est vraiment des voleurs."
«Les clients qui ont du vieux matériel y sont très attachés. Ils sont souvent soulagés que je puisse réparer leur trésor. Je prends en charge des objets que personne ne réparerait. Dernièrement, un accordéoniste m'a amené un accordeur à lampe, objet rarissime. Il n'y croyait pas trop : "Je ne l'aurai pas jeté, mais vous êtes un peu ma dernière chance." J'ai essayé de voir comment était fabriqué l'objet pour comprendre pourquoi ça ne marchait plus. Je lui ai réparé, il était vraiment content.
«Parfois je tombe sur des puristes, limite fétichi