São Paulo de notre correspondante
Le rejet des privatisations, l'une des seules bannières de la gauche à avoir survécu à la métamorphose de Lula, a volé en éclats avec le rachat, hier, pour 78 millions de reals, de la Banque de l'Etat du Maranhão (BEM) par Bradesco, la plus grande banque privée du Brésil.
Cette privatisation, la première depuis l'arrivée au pouvoir, il y a un an, du président du Brésil, devrait être suivie par celle des trois autres établissements publics. Destinées à réduire la dette publique, ces privatisations sont l'une des mesures «d'ajustement fiscal» (au même titre que l'excédent budgétaire draconien de 4,25 % du PIB) par lesquelles le gouvernement Lula s'est engagé envers le Fonds monétaire international (FMI). Et ce dans le cadre d'un accord qui permet au Brésil de tirer sur une ligne de crédit 14,8 milliards de dollars en cas de crise.
En guise de défense, le gouvernement a laissé entendre que ce programme de privatisation avait été décidé par le précédent gouvernement, de centre droit, et qu'il ne souhaitait pas «paralyser un processus» déjà engagé. Pour prouver sa bonne foi, Lula a d'ailleurs exclu la privatisation des entreprises stratégiques du secteur pétrolier ou électrique, qu'il a toujours dénoncée.
Quoi qu'il en soit, la décision concernant la Banque de l'Etat du Maranhão a provoqué son lot de mécontentements. D'abord, celui des employés de la BEM, qui ont fait grève hier. Puis du gouverneur de l'Etat du Piauí (membre du Parti des travailleurs