New York de notre correspondant
La question brûlait les lèvres de Wall Street: qui serait le premier à s'attaquer à Disney ? La réponse est venue hier par l'intermédiaire d'une lettre rendue publique par Brian Roberts, le patron de Comcast, le premier opérateur de chaînes câblées aux Etats-Unis. Dans sa missive, envoyée aux actionnaires de Disney, Roberts révèle qu'il a fait une offre de rachat à Michael Eisner, le PDG de Disney, à hauteur de 66 milliards de dollars. Offre aussitôt refusée. «Du fait de votre refus, je n'avais donc pas d'autre choix que de vous faire une proposition publique, à vous et à votre conseil d'administration», explique Roberts. «C'est une opportunité unique pour les actionnaires de Comcast et de Disney de créer un nouveau leader dans le monde du divertissement.»
Ce qui s'apparente désormais à une OPA hostile va sans aucun doute provoquer des remous chez Disney, qui traverse des moments difficiles. Au début de l'année, deux des principaux administrateurs du groupe, dont le neveu du fondateur Roy Disney, ont démissionné en attaquant ouvertement Eisner, accusé de mauvaise gestion et de «pauvres choix stratégiques» ces dix dernières années. Récemment, c'est le petit studio Pixar de Steve Jobs, à l'origine des récents succès de Disney comme le Monde de Nemo, qui a mis fin à sa collaboration avec Eisner. En estimant que ce dernier ne rétribuait pas Pixar à sa juste valeur.
Malgré son refus d'envisager un rapprochement avec Comcast, Eisner va être contraint d