Ils se lèvent tous pour Danone. Depuis quelques mois, la rumeur enfle sur les marchés boursiers et dans les banques d'affaires : le n° 1 de l'agroalimentaire français serait sur le point d'être croqué par un concurrent, forcément mal disposé à son égard. Sur le papier, les candidats susceptibles de se lancer dans ce genre d'opération sont bien connus : tous des très gros calibres, au moins deux fois plus gros que Danone. Les noms du suisse Nestlé, des américains Kraft et Coca-Cola, mais aussi récemment de l'anglo-néerlandais Unilever, sont souvent cités, surtout par les banquiers d'affaires, les traders et autres analystes financiers qui aimeraient bien voir une grosse opération se monter autour de Danone, promesse pour eux de confortables commissions. Les vrais raiders potentiels, eux, se taisent en attendant peut-être la bonne occasion. Un nouvel accès de faiblesse de Danone, par exemple ?
En Bourse, justement, le roi du yaourt se fait secouer comme une vulgaire canette de soda. Hier, à l'annonce d'un bénéfice net 2003 en chute de 34,6 % par rapport à 2002 (839 millions d'euros) et d'un chiffre d'affaires en repli de 3,1 % (13,13 milliards d'euros), les marchés ont fait la grimace : l'action Danone a reculé de 2,89 % pour terminer la séance à 134, 60 euros. A ce prix-là, il faudrait mettre un peu plus de 18 milliards d'euros sur la table pour s'offrir 100 % de la maison, soit 5 milliards d'euros de plus que son chiffre d'affaires. En revanche, la porte est grande ouverte :