A quoi joue Michel-Edouard Leclerc ? Son offensive annuelle contre la loi Galland à peine démarrée (lire ci-contre), le champion de l'hyper à prix bas soigne son image de marque : celle d'un patron qui considère que c'est «[son] boulot d'interpeller les politiques». Persuadé que la croissance 2004 sera plus que jamais tirée par la seule consommation des ménages, le patron des centres Leclerc entonne un couplet consumériste qu'il connaît par coeur : «Ces derniers mois, le grand succès du hard discount, des compagnies aériennes low cost, des kits téléphoniques pas chers ou des dernières soldes dans le textile montre bien que les Français sont de plus en plus focalisés sur les prix bas. Et savent très bien qu'il est devenu très difficile de trouver des grandes marques à des tarifs intéressants tant les hypermarchés et leurs fournisseurs industriels ont augmenté leurs prix, notamment à cause de la loi Galland.»
Là, le patron des hypers du même nom joue sur du velours, connaissant parfaitement la sensibilité des ménages à l'évolution à la baisse de leur pouvoir d'achat. Et sur ce thème, il dispose d'un gros avantage sur ses concurrents: car si Leclerc est depuis un an le numéro un du secteur en France aux dépens de Carrefour, groupe piloté par Daniel Bernard, c'est qu'il est, selon tous les indicateurs, le moins cher des hypers, mais aussi et surtout, celui qui est perçu comme le moins cher par les consommateurs. Inversement, Carrefour, Auchan et consorts qui ont insensiblement