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Interview

Le gouvernement a-t-il raisonde croire à une reprise en 2004 ?

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publié le 13 février 2004 à 23h01

Oui, à condition d'être patient. La reprise a commencé au deuxième semestre de 2003, après une quasi-récession au début de l'année (1). Mais cette reprise est encore fragile. Surtout, elle est lente et la consommation reste faible. On pouvait s'attendre à un chiffre de croissance un peu meilleur au quatrième trimestre 2003.

La consommation a été décevante en novembre et son rebond a été modeste en décembre. D'ailleurs, la Banque de France vient de réviser à la baisse sa prévision de croissance du premier trimestre, de 0,7 % à 0,5 %. Pour l'instant, la croissance est tirée par les exportations. Elle commence à l'être par les investissements. La transmission à la consommation sera longue. Les ménages sont déroutés par la politique économique du gouvernement, qui baisse l'impôt sur le revenu mais augmente d'autres taxes. Deux autres facteurs freinent la consommation : l'inflation perçue, nettement supérieure à l'augmentation de l'indice des prix, et le chômage qui continue de grimper. Le gros point noir reste le marché de l'emploi, avec, en 2003, la première baisse de l'emploi salarié en dix ans.

(1) La croissance du produit intérieur brut a été de 0,5 % au quatrième trimestre 2003 par rapport au troisième trimestre, selon l'«estimation précoce» publiée hier par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Après 0 % au premier trimestre,

-0,4 % au deuxième, +0,4 % au troisième, la croissance atteint un modeste 0,2 % en moyenne sur l'ensemble de 2003, la