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Libération

Provocation médiatique autour du pouvoir d'achat

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publié le 13 février 2004 à 23h01

La polémique lancée à grands coups de trompettes par Michel-Edouard Leclerc sur «la réalité du pouvoir d'achat des consommateurs» continue de faire des vagues. Hier, Francis Mer, ministre des Finances, est monté au créneau pour qualifier la campagne de presse et d'affichage que Leclerc a lancé cette semaine de «fausse et malhonnête». C'est que le patron des centres du même nom a le culot d'expliquer que les statistiques sur la progression du pouvoir d'achat des Français sont fausses, voire trompeuses ! Les éléments publiés par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), la bible chiffrée des pouvoirs publics, seraient, selon Leclerc, largement surévalués : «Alors que les chiffres officiels annoncent une augmentation de 1,2 % du pouvoir d'achat pour 2003, celui-ci, a en réalité baissé de 1,1 % sur la même période. Ce constat explique largement la morosité des ménages et surtout le rythme de consommation trop faible pour "tirer" la croissance.»

Au traditionnel «pouvoir d'achat des ménages» publié par l'Insee, Leclerc préfère utiliser un indicateur maison «E. Leclerc-Bipe», baptisé «pouvoir d'achat effectif», qui tient compte de «chaque unité de consommation» (donnée microéconomique) et «non pas de l'ensemble des ménages et de leur augmentation», (donnée macroéconomique). Piquée au vif, l'Insee répond que la comparaison des deux indicateurs est «fallacieuse» en appelant à l'aide une flopée de données techniques. Un débat pour spécialistes qui risque