New Delhi, de notre correspondant.
A Bombay, Delhi ou Bangalore, les milieux économiques indiens n'ont plus qu'un mot à la bouche : le «feel good factor». Un sentiment de bien-être, de confiance en soi, d'autosatisfaction un tantinet arrogante. Motif : l'excellente santé économique du pays. «Les indicateurs n'ont jamais été aussi bons», a d'ailleurs souligné le ministre des Finances, Jaswant Singh, lors de la présentation du budget intérimaire, début février. De fait, New Delhi estime que la croissance 2003-2004 sera, fin mars, de «7,5 % à 8 %». Les prévisions publiées par la Central Statistical Organisation sont encore plus optimistes : 8,1 %, soit plus du double de l'an dernier (4 %).
L'Inde affiche cette année le deuxième taux de croissance au monde, devancée seulement par la Chine (9,1 %). Mieux encore, le gouvernement est enfin parvenu, pour la première fois, à maîtriser son déficit budgétaire (4,8 % du PIB contre les 5,6 % attendus). Ajoutons à cela que les réserves en devises dépassent les 100 milliards de dollars, que l'inflation est passée en dessous des 4,5 %, et que la Bourse de Bombay s'est envolée de 73 % en 2003. Le constat est clair : l'économie indienne ne s'est jamais mieux portée.
«Ceci n'est pas une tendance. Ce n'est qu'un redressement dû avant tout aux bons résultats du secteur agricole», avertit toutefois l'économiste Subir Gokarn, directeur de l'agence de notation Crisil. Si, à la veille des élections anticipées prévues en avril, le gouvernement a vite fa