La viande est certifiée halal à 100 %, mais le respect de la législation sociale ne semble pas atteindre le même taux. Ces derniers jours, plusieurs fast-foods de la franchise ChickenSpot ont reçu la visite de l'inspection du travail. A l'origine de cette «descente», les plaintes de plusieurs salariés. Libération a reçu les témoignages de deux d'entre elles, travaillant avenue de Clichy (1). Arrivée du Maroc, Fatima raconte qu'elle s'est vu proposer, il y a trois mois, quelques semaines après l'ouverture du fast-food, un emploi de neuf heures par jour payées au Smic. Surprise, alors qu'elle a travaillé bien plus, elle reçoit à la fin du mois une fiche de paye où seulement 104 heures étaient déclarées, le reste étant payé au black. Par un rapide calcul, elle dit aujourd'hui que les heures non déclarées étaient payées entre 2 et 3 euros de l'heure. Dalila a eu la même surprise. Elle arrive d'Algérie et assure d'ailleurs que la politique du gérant est de recruter des «gens du bled», plus vulnérables, car ils ne connaissent rien à la loi sociale.
Les deux dénoncent des horaires aberrants (250 heures par mois), le travail sept jours sur sept, l'interdiction de prendre des congés et parlent d'emplois de sans-papiers. «Quand j'ai demandé à être déclarée, on m'a répondu : "Ton mariage est blanc, tu ne me fais pas peur. Si tu ne veux pas travailler, je connais beaucoup de gens qui accepteront de le faire pour 600 euros par mois." Quelques jours après nos premières démarches, on a immé