Offre suicidaire ou machine de guerre sciemment élaborée ? Le groupe Neuf Télécom dispose d'une carte maîtresse : le dégroupage. A la mi-2004, l'opérateur aura branché ses propres équipements dans 600 centraux de France Télécom, desservant une centaine d'agglomérations. Du coup, il s'affranchit largement de l'opérateur national et décuple sa marge. L'ex-groupe LDCom (il vient de changer de nom) avance à marche forcée. Il aura investi 250 millions d'euros dans son réseau entre octobre 2002 et la mi-2004. A la veille de Noël, seule une trentaine de villes étaient desservies. «On est sur un rythme frénétique», reconnaît-on chez Neuf Télécom, avec 70 centraux équipés pendant le mois de janvier, parce que «le pari du tarif à 15 euros n'est viable qu'à cette condition».
Bouillon. Voilà pour la machine de guerre. Mais 25 % des internautes qui ont accès au haut débit n'habitent pas dans ces zones denses. Avec ceux-là, Neuf Télécom boit le bouillon. C'est le versant suicide. Pour chaque Breton qui souscrit à l'offre à 14,90 euros TTC (hors de la ville de Rennes qui est dégroupée), l'opérateur verse 14,50 euros HT pour la seule location de la ligne à France Télécom (et même davantage dans les petits centraux, inférieurs à 20 000 lignes). Ces tarifs sont appliqués par l'opérateur public à tous les fournisseurs pour leurs offres à 512 kilobits par seconde, Wanadoo compris. Et il faut y ajouter d'autres frais: accès au réseau, marketing, facturation, etc.
Grossiste. Lors de la mise en Bour