Montpellier, correspondance.
«C'est une douche froide.» Pourtant habitué à d'éternels rebondissements dans la longue saga de la reprise de leur entreprise, les salariés d'Air Littoral ont accueilli hier, dans un mélange de surprise et de dépit, la nouvelle du retrait de leur dernier repreneur, la Filature du Favreuil, présenté comme la filiale du groupe financier Alain Duménil. Un groupe à la réalité plus qu'incertaine. «On ne voit plus comment on va pouvoir éviter une liquidation, même si, tant qu'on n'est pas mort, on est encore vivant», a déclaré Stéphane Brelières, représentant du comité d'entreprise.
Privée d'autorisation de vol depuis trois jours par le gouvernement, la compagnie espérait bien que le mystérieux repreneur (Libération du 10 février) se décide à débourser les 7,5 millions d'euros exigés. Le tribunal de Montpellier avait accordé un ultime sursis (hier soir minuit) pour que la Filature du Favreuil (le groupe Duménil) fasse la preuve de sa capacité à débloquer les fonds requis par le Conseil supérieur de l'aviation marchande. Le groupe Duménil n'a pas fait durer le suspense jusqu'aux douze coups. A 19 h 35, l'annonce du retrait tombe.
Préjudice. «Ce soir, les perspectives sont considérablement assombries», a déclaré le directeur général, Jean Durand, au siège de la compagnie. Avant d'ajouter : «On a encore une nuit, on fera tout même si les chances sont extrêmement ténues.» Selon Durand, le groupe Duménil a considéré que l'arrêt de la licence d'exploitation, an