Menu
Libération

Le gouvernement allemand cale au péage électronique

Article réservé aux abonnés
Face aux multiples incidents, il doit abandonner les boîtiers de suivi des poids lourds mis en place il y a peu.
publié le 18 février 2004 à 23h09

Berlin de notre correspondante

Pour la haute technologie made in Germany, c'est plus qu'une débâcle. Une véritable Berezina. Deux mois et demi après l'introduction du péage électronique pour les poids lourds, le gouvernement allemand a, hier, fini par résilier son contrat avec le consortium Toll Collect (DaimlerChrysler-Deutsche Telekom-Cofiroute). Une décision très lourde de conséquences puisque l'Etat allemand ne pourra pas engranger les 6,5 milliards d'euros que cette technologie était censée lui rapporter d'ici à 2007. Mais, ces derniers jours, plus aucune autre solution ne semblait possible tant les ratés du système ont été nombreux.

Furibards. L'idée de départ était séduisante. Chaque poids lourd devait se munir d'un boîtier permettant de suivre au kilomètre près son trajet sur l'ensemble des réseaux autoroutiers allemands. Ensuite, il suffisait d'envoyer la facture aux entreprises de transport, à raison de 12,4 centimes d'euro le kilomètre. Malgré des essais peu convaincants durant l'été 2003, le péage est introduit le 2 novembre. Expérience désastreuse : huit appareils sur dix sont défectueux. Parfois, les boîtiers indiquent un kilométrage farfelu, parfois ils ne marchent pas du tout, obligeant les chauffeurs de poids lourds furibards à s'arrêter sur les aires d'autoroute pour se faire expliquer le fonctionnement de l'engin. En Suisse, les déboires allemands font sourire. Car Berlin a écarté le projet de Fela, une PME suisse qui a mis en oeuvre un péage très simple et