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Libération

C'est pas l'homme qui prend la mer, c'est les camions.

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publié le 21 février 2004 à 23h17

Vous avez aimé le ferroutage ? Vous adorerez le merroutage. A chaque gouvernement, sa «vitrine verte» : l'ex-ministre des Transport Jean-Claude Gayssot avait proposé de mettre des camions sur les trains pour passer les Alpes (le ferroutage, lire ci-contre), ses successeurs, Gilles de Robien et Dominique Bussereau, ont choisi de mettre les camions sur les bateaux. En début de semaine, le gouvernement a annoncé la mise en place d'une première ligne entre la France et l'Espagne «courant 2006» (1). Le but est le même : lutter contre les poids lourds qui polluent et engorgent les routes françaises. Il s'agira de proposer aux routiers un service de navettes le long de côtes suffisamment attractives et fréquentes pour qu'ils délaissent le bitume. Une belle idée qui est aussi un gros pari. Des liaisons de ce type fonctionnent certes dans certaines régions d'Europe, mais surtout quand les camions n'ont pas le choix, comme en Scandinavie ou l'enneigement fréquent plombe l'option du tout-routier.

Ambition. La première «autoroute maritime» ­ l'autre nom du «merroutage» ­ sur la façade atlantique vise à concurrencer le flux routier Nord-Sud (en particulier l'autoroute A10). Mais, derrière cette annonce, c'est encore le grand brouillard. La France n'a d'abord pas vraiment tranché sur le point de départ. Parmi les projets brandis par tous les ports, le gouvernement a retenu deux noms en début de semaine : La Rochelle et Nantes-Saint-Nazaire, qui a dans ses cartons le projet le plus ambitieu