Koniakow, envoyée spéciale.
Dès qu'elle a un moment de libre, Malgorzata Stanaszek sort son crochet et fait de la dentelle. Une image qui à première vue ne surprend personne dans ce petit village des montagnes des Beskidy, dans le sud de la Pologne. Beaucoup de femmes y vivent encore du travail de leurs mains. Seule différence, cette jeune mère de famille, au lieu de faire des nappes toutes blanches, confectionne depuis avril des strings roses, noirs ou rouges. «J'aurais préféré faire quelque chose de plus sérieux, mais ici on n'a pas le choix», explique sa soeur, diplômée d'une école d'administration, au chômage, et qui lui donne un coup de main lorsque les commandes affluent.
Pour ne pas susciter l'indignation du village, elles écoulent leur production via l'Internet (1). Ces strings, pour femme uniquement, sont vendus 25 euros. Les commandes affluent de toute la Pologne, mais aussi d'Allemagne et même du Canada. «Le client doit préciser la taille et la couleur. A moi de choisir le dessin. Chaque string est unique, je ne répète jamais deux fois le même motif, même si ce sont des coeurs ou fleurs qui dominent», explique Malgorzata. Elle et sa soeur produisent quatre ou cinq pièces par semaine et leur mère les aide s'il y a davantage de commandes. De quoi arrondir les fins de mois du petit magasin d'alimentation familial. «Je m'y suis faite, il faut bien gagner sa vie, soupire la dentellière, mais je ne comprends pas comment on peut porter ces culottes qui découvrent plus qu'e