Bordeaux correspondance
C'est une entreprise prospère, qui profite de la mondialisation plus qu'elle ne la subit. La Fonderie du Bélier, qui fournit des pièces détachées pour l'industrie automobile, ouvre des usines à l'étranger et compte parmi ses clients tous les grands constructeurs européens. Une «success story» qui masque une lutte sans merci à la tête de l'entreprise. Une bagarre entre deux familles. Les Pineaud, qui détenaient 24 % du Bélier, viennent d'annoncer qu'ils allaient céder leurs parts. Les Galland (54 % du capital) restent seuls aux commandes.
Après plusieurs décennies de cohabitation, l'actionnaire majoritaire a en effet décidé de reprendre les rênes. Le déclenchement des hostilités remonte au 30 avril 2003. Devant des actionnaires salariés et une demi-douzaine de financiers, Philippe Galland, 56 ans, président du conseil de surveillance, annonce la suppression du directoire, que présidait Patrick Pineaud, 49 ans. Depuis, ce dernier ne décolère pas et prépare sa vengeance : «Je veux croquer du Bélier et lui prendre des parts de marché.» Son objectif : diriger une entreprise directement concurrente du Bélier en Europe de l'Est et créer une autre structure en Hongrie marchant également sur les plates-bandes du groupe...
Amitié. Difficile, désormais, de croire que l'entreprise est le fruit d'une amitié entre deux familles. En 1960, lorsque Jacques Galland décide d'installer à Vérac où sa famille possède une propriété viticole sa fonderie de Choisy-le-Roi spé