Menu
Libération

Quand l'humour mène à la porte.

Article réservé aux abonnés
publié le 23 février 2004 à 23h19

Conseil de prud'hommes de Paris, section encadrement.

L'avocat pointe l'index au plafond, puis au sol, puis au plafond. «C'est une agence de communication pour les ressources humaines ! Qui licencie sans motif un salarié compétent et investi ! Alors qu'ils font des ressources humaines !» L'affaire remonte à janvier 2003. Christophe C., son client, est mis à la porte pour faute lourde par la société M., filiale spécialisée dans les ressources humaines d'un grand groupe publicitaire. «Jusque-là, il n'avait fait que gravir les échelons !, s'emballe l'avocat. Consultant, puis grand manager, puis directeur de clientèle. Et voilà qu'on lui reproche d'avoir fomenté une opération séditieuse ! Alors qu'il n'a fait qu'écrire un mail.» Un mail où Christophe C. invite ses collègues à faire pression sur la hiérarchie pour reporter une réunion. «C'était une réunion de présentation d'un travail pour un grand groupe agroalimentaire, le groupe U. On allait se féliciter des bons résultats obtenus. Or, la consultante qui avait le plus travaillé à cette réussite était en vacances. Monsieur C. trouvait cela injuste.» Dans son mail, Christophe C. appelle au «boycott» de la réunion. «C'était un clin d'oeil, une blague de publicitaire, plaide l'avocat. A l'époque, souvenez-vous, il y avait le boycott des produits Danone.» Les dirigeants n'apprécient pas le trait d'humour. La réunion est maintenue et Christophe C. licencié quelques jours après. «Pourtant, ils y sont allés, à cette réunion. Et pas en