Bordeaux, correspondance.

«Un AZF à nos portes. Pas question.» Colette Roux est formelle. Samedi, avec 400 riverains de la commune de Saint-Médard-en-Jalles (Gironde), elle est descendue dans la rue. Pour sa première manif, cette secrétaire de 52 ans se sent «très concernée». Prête à défendre bec et ongles «son capital santé et son capital immobilier». En janvier, elle a pris la tête d'une association créée pour dire non à l'implantation sur sa commune d'une usine de fabrication de valves par le groupe Eurodec, ex-Valfon. Ce site aurait vocation à travailler principalement avec l'usine Ford qui assemble des boîtes de vitesse.

De son balcon, Colette Roux a une vue imprenable sur le bâtiment industriel racheté par Eurodec, dans la zone de Berlincant, un endroit plutôt tranquille, où cohabitent PME artisanales, entrepôts et pavillons de banlieue. Sans heurt jusqu'à l'automne dernier. Depuis, des travaux ont été entrepris sur le site. De quoi soulever l'inquiétude des riverains qui se précipitent à la mairie du socialiste Serge Lamaison. On rassure, on minimise : «Nous, on se bat pour l'emploi.» Sauf qu'un mois plus tard, les habitants découvrent qu'il s'agit d'une installation classée (1), dans laquelle les ouvriers vont travailler en 3 x 8 : «On nous a tout caché. Le bruit des camions qui entrent et sortent de l'usine, les risques liés aux matières dangereuses stockées. L'absence de périmètre de sécurité.» Bref, «une bombe à retardement», selon Colette Roux. Et ce n'est pas la r