La mondialisation est au choix «déséquilibrée», «injuste», «inéquitable». La mondialisation, ou les espoirs déçus d'une nouvelle ère au «potentiel» pourtant «immense». Mais une mondialisation dont «le processus», mal (non) géré, secrète «des déséquilibres entre pays et à l'intérieur des pays». Et qui pour «la vaste majorité des hommes et des femmes» n'a pas répondu «à des aspirations, simples et légitimes, à un travail décent». Voilà le bilan rendu hier par le Bureau international du travail (BIT), à l'issue d'un travail de deux ans d'une commission (1) chargée de plancher sur la «dimension sociale» du nouvel ordre économique planétaire. Fruit de la seule institution internationale tripartite (gouvernements, syndicats, entreprises), cette somme de 200 pages (2), qui s'intitule Une mondialisation juste : créer des opportunités pour tous, ne se contente pas de délivrer un diagnostic sur «la nature et l'impact» du phénomène. Mais formule aussi «des propositions et des recommandations» originales.
Non, la mondialisation n'est pas un complot ourdi par les seuls intérêts particuliers au détriment de l'intérêt général. Elle est «ce que nous en faisons», résume le rapport. Ce que les «politiques», les «règles», les «institutions», en font (ou n'en font pas) ou ce que les citoyens tentent d'en faire. C'est un outil surtout au service de ceux qui ont déjà, dans leur panoplie, pas mal d'outils. En Asie du Sud-Est, par exemple, «200 millions de personnes» sont sorties «de la pauvreté en