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Libération

UBS, investisseur maso.

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publié le 25 février 2004 à 23h24

La banque suisse UBS se révèle désormais au coeur du fiasco financier et industriel de Valfond. Un imbroglio qui s'est noué en 1999, quand l'Union des banques suisses (UBS), l'un des plus gros établissements financiers européens, rachète ce groupe spécialisé dans la fonderie, avec ses 39 entreprises, en France et en Europe, et ses 10 000 salariés. Sa filiale en capital investissement, UBS Private Equity, pense alors développer une stratégie industrielle cohérente pour revendre Valfond en touchant, au passage, une confortable plus-value (Libération du 28 janvier). Cinq ans plus tard, le désastre est total : le groupe est proche du gouffre et se voit menacé de poursuites judiciaires. Retour sur les mystères de cette affaire.

Un groupe hors de prix

Première interrogation, le prix payé par UBS. En 1999, les Suisses n'hésitent pas à débourser près de 1,6 milliard de francs pour racheter Valfond. Une somme démesurée pour un groupe qui affichera la même année des pertes de 82,3 millions d'euros. Pourquoi UBS a accepté de payer aussi cher un groupe dont il connaissait la situation financière difficile? Le vendeur a-t-il «arnaqué» l'acheteur? Certes, l'ancien propriétaire du groupe, Michel Coencas, est un professionnel de l'embrouille, un homme sulfureux qui a fait deux séjours en prison en 1995 et 1997 pour malversations financières, ex-président du club de football de Valenciennes durant l'affaire OM-VA, et qui vient de se voir interdire par la justice de diriger des entreprises. Pou