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Libération

La défense d'une «boisson agricole»

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Le lobby des viticulteurs veut sortir le vin du champ d'application de la loi Evin.
publié le 26 février 2004 à 23h26

Les viticulteurs et les négociants sont remontés et le font savoir. Alors que les Français confirment leur désamour pour le vin et que l'exportation pique du nez (lire ci-contre), la filière et ses 300 000 emplois manifestent et rameutent leurs appuis parlementaires : à trois semaines des élections régionales, le lobby du vin est aujourd'hui en ordre de bataille.

Hier, à Chalon-sur-Saône, proche du vignoble de Bourgogne, ils étaient environ 2 500 venus de toute la France pour dénoncer une supposée «prohibition» due à la loi Evin, et défendre une consommation «conviviale». Avec le renfort, sur place, de quelques figures locales comme Jean-Pierre Soisson, président UMP de la région Bourgogne. Et le soutien, plus discret mais non moins actif, de plusieurs parlementaires, toutes étiquettes confondues : tandis que Jean-François Mattei, le ministre de la Santé, s'efforce de dénoncer les dangers de l'alcoolisme, notamment au volant, un groupe de 14 sénateurs emmené par Roland Courteau (PS, Aude) vient de déposer une proposition de loi qui voudrait relancer la consommation. Elle vise à établir une distinction légale entre le vin, «boisson agricole», et les alcools, notamment ceux que les fabricants mélangent à des sodas pour séduire les jeunes. Objectif : sortir le vin du champ d'application de la loi Evin, qui encadre rigoureusement la publicité pour toutes les boissons alcoolisées et limite leur vente aux mineurs.

Le sénateur de l'Aude n'hésite pas à défendre le «rôle bénéfique d'un