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Libération

Le vin français bouchonne

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La production augmente, les débouchés se réduisent : les viticulteurs s'inquiètent.
publié le 26 février 2004 à 23h26

à Lyon, à Bordeaux

Baisse générale de la consommation, compétition à couteaux tirés sur tous les marchés, surproduction : la filière vinicole française a le bourdon. Il y a de quoi : l'année dernière n'a pas été bonne, la nouvelle s'annonce faiblarde. Seules les grandes bouteilles des meilleurs crus ont tiré leur épingle du jeu, constatent les professionnels.

La faute à qui ? D'abord aux Français, qui boudent franchement leur cher pinard. C'est une tendance lourde et les chiffres sont sans appel. En 1980, les «consommateurs réguliers» de vin (ceux qui en avalent «tous les jours» ou «presque tous les jours») représentaient 46,9 % des consommateurs, selon les derniers chiffres de l'Office national des vins (Onivins), un établissement public. Vingt ans après, les mêmes «consommateurs réguliers» ne pèsent plus que 23,5 % des buveurs de vins. Autre signe de préoccupation pour l'Onivins, les ménages dépensent de moins en moins pour acheter leurs vins favoris : entre 2001 et 2002, la part de leur revenu consacrée à ce poste chute de 7,7 %. «En France, les buveurs se sentent traqués, et plus personne n'ose boire, au point qu'on n'a jamais vu un marché aussi mou», grogne Bernard Jolain, viticulteur métayer à Brouilly.

Trop planté. Un marché où la demande est molle et l'offre pléthorique : depuis quelques années les viticulteurs ont planté à tout va sans se préoccuper de leurs débouchés. Comme dans le Bordelais : «Ici, on a trop planté, reconnaît Jean-Marie Chadronnier, patron de la mais