«C'est une idée fausse de croire que l'élargissement de l'Union européenne va entraîner un afflux massif de travailleurs des pays de l'Est vers ceux de l'Ouest. Selon notre étude (2), il ne devrait pas y avoir plus de 1,1 million de migrants pendant les cinq années qui suivront l'entrée des dix nouveaux Etats membres, le 1er mai prochain, soit 220 000 personnes par an dans une Union comptant 450 millions d'habitants. Cela représente 1 % de la population en âge de travailler des pays adhérents. Et ce, en laissant une liberté de circulation totale entre les Quinze et les Dix. Il y aura, sans doute, une vague un peu plus importante au début de l'élargissement, mais elle se tassera ensuite progressivement. Ce qu'il faut aussi savoir, c'est que près de 70 % des candidats à l'immigration souhaitent aller dans des pays frontaliers, c'est-à-dire surtout en Allemagne ou en Autriche. Les autres membres de l'UE seront nettement moins concernés. Pour l'Irlande, par exemple, il devrait y avoir à peine 1 000 migrants par an.
On fait beaucoup de bruit pour une menace qui n'est pas réelle. D'autant que le profil type du candidat au départ n'est pas le chômeur ayant à charge une famille nombreuse. Au contraire, ce sont les jeunes diplômés célibataires qui veulent aller tenter leur chance à l'Ouest. On note d'ailleurs que ces candidats ont de plus en plus tendance à être des "candidates". En fait, ce sont moins les Quinze qui devraient avoir peur que les Dix entrants, car ils risquent d'assist