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Libération

Schröder hausse le ton contre l'euro fort

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Pour la première fois, l'Allemand réclame la baisse des taux de la BCE.
publié le 27 février 2004 à 23h29

Berlin, de notre correspondante.

Gerhard Schröder a l'euro dans le nez. Le chancelier allemand mène, depuis deux jours, une campagne intensive auprès de la Banque centrale européenne (BCE) pour qu'elle baisse ses taux. La clarté et la véhémence de ses mises en garde ont surpris dans un pays pourtant acquis à la cause d'une monnaie forte et soucieux de respecter l'indépendance de la BCE . «L'euro fort est problématique pour nos exportations», a déclaré mardi Schröder à l'ARD (première chaîne de télévision allemande) avant de lâcher : «La banque centrale devrait s'en préoccuper avec un peu plus d'intensité.» Le chancelier est revenu à la charge mercredi dans le Financial Times Deutschland en annonçant son intention d'«évoquer la faiblesse du dollar avec Georges W. Bush» qu'il doit rencontrer aujourd'hui à Washington.

La sortie de Schröder est d'autant plus surprenante que l'économie allemande a réussi, en 2003, malgré la récession et la remontée de l'euro, à dégager un confortable excédent commercial de 130 milliards d'euros (soit trente fois celui de la France). Un solde quasi identique à celui de 2002. Mais plusieurs indicateurs ont poussé Gerhard Schröder à sortir de l'habituelle réserve des chefs d'Etat à l'égard de la politique monétaire. Mardi, le baromètre IFO, qui mesure le moral des chefs d'entreprise allemands, a reculé pour la première fois depuis dix ans. Outre-Rhin, les patrons sont tétanisés à l'idée que l'euro puisse encore monter et détériorer leurs résultats. Ap