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Libération

L'agriculture fauchée

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publié le 28 février 2004 à 23h30

Ce n'est pas la fête, ce samedi matin, à la porte de Versailles de Paris, à l'ouverture du 41e Salon de l'agriculture. De mémoire de paysan, rarement la conjoncture aura été plus inquiétante, l'avenir, plus incertain. Ce qui n'empêchera pas, la semaine prochaine, l'interminable défilé des politiques de tout bord, venus ramasser des voix au Salon, élections régionales obligent. Normal : le monde rural dans son ensemble pèse encore 10 % de la population active.

Scène de ménage. Entre le concours du plus beau cochon ou de la plus belle vache laitière, les «dossiers noirs» de l'année seront les vrais sujets du Salon. A commencer par les démêlés judiciaires de la jadis toute-puissante Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), accusée d'abus de biens sociaux et de s'emparer des subventions publiques au détriment des autres syndicats agricoles (lire ci-contre). L'affaire fait tant de mal à la FNSEA, qui se sent lâchée notamment par ses traditionnels amis de l'Elysée et de la droite, que son patron réserve ce matin une miniscène de ménage à Chirac : pour la première fois dans les annales du Salon, Jean-Michel Lemétayer, le président du syndicat majoritaire, n'accueillera pas personnellement le chef de l'Etat pour la cérémonie inaugurale. «Malheureusement pour l'accueil de Chirac, Jean-Michel doit passer à la radio à peu près à la même heure», croit savoir un proche de Lemétayer. La tradition, qui veut que le chef de l'Etat et le président de la FNSEA arpente