Jacqueline est infirmière puéricultrice itinérante en banlieue parisienne.
«Depuis une dizaine d'années je vais de maison en maison visiter les nouveau-nés après leur sortie de maternité. Conseils sur l'alimentation ou sur la façon de baigner les nourrissons, de les langer, de soigner les fesses rouges. Et surtout rassurer les mamans inquiètes de ce nouvel être qui arrive et dont elles ne connaissent pas souvent le mode d'emploi.
«Je suis les bébés jusqu'à leurs 10 mois environ, à raison d'une fois par mois ou plus si besoin pour l'enfant ou pour sa mère (baby blues, dépression). Je m'occupe seulement des plus grands quand les familles sont signalées pour mauvais traitement. Là, il faut beaucoup de tact pour intervenir. Un jour, jeune dans le métier, je suis allée dans une famille pour tenter de détecter une maltraitance et une malnutrition. J'essayais sans me faire remarquer de regarder dans les placards voir s'il y avait de quoi manger. Tout d'un coup, la mère est devenue hystérique. Elle m'a hurlé dessus : "Qu'est-ce que vous avez à mater comme ça ! Je vais chercher mon mari, il va vous casser la gueule, vous allez voir." Elle nous a enfermées à clé à l'intérieur, j'ai eu vraiment peur. Au bout d'une heure, j'ai pu me sauver sans dommage. Aujourd'hui, je ne vais plus jamais seule dans les familles signalées.
«Je fais aussi des consultations à la PMI (Protection maternelle infantile). Là, je suis souvent confrontée à des cultures différentes. Je peux recevoir une Japonaise, u