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Libération

Les démocrates, hérauts de l'emploi américain

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Edwards et Kerry jouent la surenchère protectionniste face à un Président mal à l'aise sur le terrain économique.
publié le 1er mars 2004 à 23h31

C'est désormais un classique dans la campagne de John Edwards. Dans le nord de l'Etat de New York, dans les fermes de l'Ohio ou au milieu des champs de coton de Géorgie, le sénateur de Caroline du Nord et candidat démocrate à la Maison Blanche ne manque jamais de souligner ses origines modestes. Il parle de son père, qui travaillait dans un moulin et «ne pouvait pas toujours mettre ce qu'il voulait sur la table». Puis vient le couplet sur la crise de l'industrie textile, dans les années 70. «Je me souviens du moulin qui a fermé et de tous ces gens qui ont perdu leur boulot parce que d'autres pouvaient faire le même travail moins cher à l'étranger. J'ai beaucoup parlé à ces gens et je ne les oublierai jamais. Quand je serai Président, plus personne n'aura à subir le même sort.»

Plus l'échéance de novembre approche, plus l'économie s'impose au coeur de la campagne présidentielle. Au-delà de l'éternelle polémique sur l'état réel de la reprise, c'est la fragilité de l'emploi qui domine les discours, tant ceux des démocrates que ceux de George W. Bush. Pour John Edwards et John Kerry ­ sénateur du Massachussets et autre candidat à l'investiture démocrate ­, la ligne d'attaque est imparable : Bush est «celui qui a fait perdre 3 millions d'emplois» aux Américains durant son mandat. Hier encore, lors du dernier débat télévisé entre candidats démocrates, à deux jours des primaires de Super Tuesday, ils l'ont une nouvelle fois répété. Et tous les sondages montrent que l'argument porte