C'est presque toujours la même histoire. Une petite ou moyenne entreprise, filiale d'un groupe étranger, spécialisée dans une production consommatrice de main-d'oeuvre et donc générant des coûts de personnel importants. Qui, du jour au lendemain, ferme boutique. Dans le meilleur des cas, la direction convoque l'unique représentant du personnel pour l'informer de l'imminence des licenciements. Dans le pire des cas, les machines sont déménagées dans la nuit, comme chez OCT, à Dourdan en Essonne (Libération de jeudi).
A côté des patrons voyous les plus médiatiques vivent d'autres chefs d'entreprise, pas forcément délinquants. Surfant à la limite de la légalité. Comme chez Carborundum France, qui a abandonné ses salariés pendant plusieurs mois avant de vider en douce les stocks d'abrasifs. Ou comme chez Mutexil, où la direction a annoncé dans les règles la fermeture de l'atelier. Mais demandé aux salariés de faire des heures supplémentaires pour boucler les commandes, avant de déménager les machines.
Même en cas de respect du droit social en matière de licenciement, le salarié d'une PME est doublement défavorisé. Une fois licencié, l'employé d'une entreprise de moins de 50 personnes ne bénéficie pas de l'accompagnement d'un plan social. Or, en France, 80 % des licenciements se font hors de tout plan social (lire ci-contre). Sans aide de représentants du personnel ou de syndicats. Sans moyens, souvent, d'attirer l'attention sur son cas, sans avoir la force non plus de se battre. Ce