Berlin, de notre correspondante.
C'est un repêchage in extremis. Hier, le gouvernement allemand a donné une seconde chance au consortium Toll Collect (DaimlerChrysler, Deutsche Telekom et Cofiroute) pour mettre en place le fameux péage électronique pour poids lourds. Présenté comme révolutionnaire, ce système devait permettre de suivre en temps réel le trajet des camions via satellite et de facturer leurs déplacements sur le réseau autoroutier allemand directement aux entreprises de transport. Deux mois et demi après son introduction, la maut («péage», en allemand) a fait un vrai flop, provoquant chez les Allemands de profonds doutes sur le high-tech made in Germany.
Irrité par l'échec, Manfred Stolpe, le ministre des Transports, avait fini par annoncer, le 17 février, la prochaine résiliation du contrat. Tout en laissant la porte ouverte, car le gouvernement Schröder ne voulait pas enfoncer les fleurons de l'industrie allemande...
Le retard à l'allumage de Toll Collect risquait de faire perdre à l'Etat allemand 6,5 milliards d'euros. Mais ni Deutsche Telekom, ni DaimlerChrysler ne voulaient reconnaître leur responsabilité dans ce désastre et verser des dommages et intérêts suffisants pour combler le trou.
Après dix jours de réflexions, Toll Collect a finalement accepté le sacrifice financier. Il en va de la «réputation» et du «prestige des firmes allemandes dans le monde», a déclaré, dimanche soir, Jürgen Schrempp, le patron de DaimlerChrysler. Il en va aussi d'un marché qui po