Los Angeles, de notre correspondante.
Epuisés par une grève de quatre mois et demi la plus longue de l'histoire californienne , les 59 000 employés des grandes surfaces de l'Etat ont fini par accepter le contrat négocié par leur syndicat, United Food and Commercial Workers. Les consommateurs, qui boycottaient encore ces supermarchés en solidarité avec les grévistes, vont donc reprendre le chemin habituel de leurs courses. Pour les salariés des principales chaînes concernées Vons et Pavillons, Ralphs, Albertsons à majorité hispanique, immigrés de la première génération, la situation devenait intenable.
Certains ont dû quitter leur maison, aller habiter chez des amis : difficile de survivre avec les 100 dollars par semaine du fond de grève. D'autres ont continué à participer aux piquets de grève tout en commençant à travailler ailleurs. Les chaînes, elles, ont perdu quelque 2 milliards de dollars. Néanmoins, l'enjeu de cette affaire était «historique» pour les grandes surfaces américaines. Parce que Wal-Mart débarque ce mois-ci en Californie, avec le projet d'ouvrir 40 supermarchés. Or, le premier groupe mondial d'hypers paie des salaires inférieurs, emploie des non-syndiqués, parfois des illégaux, à des tarifs de 10 à 20 % moins élevés que les autres grandes surfaces. Les chaînes californiennes se sont donc précipitées pour baisser leurs coûts et s'adapter à cette nouvelle concurrence. Selon un récent sondage, Wal-Mart serait l'entreprise la plus «plus admirée» des Améri