Silence, on brade. Sans avoir l'air d'y toucher, les constructeurs automobiles, qui comptent sur l'ouverture, aujourd'hui, du Salon de Genève pour dévoiler leurs nouveaux modèles, s'installent durablement dans la bataille des remises. Enclenchée après le 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, où les rabais à la louche et les crédits à taux zéro sont rentrés dans les moeurs, celle-ci a gagné, en 2003, un marché européen apathique. Avec une chute de 6,3 %, la France n'a pas échappé à la règle. Ces derniers mois, marques nationales comme importateurs se sont lancés dans une débauche de promotions. Une profusion que les acheteurs n'ont pas tardé à intégrer : «Depuis à peu près un an, le client parle prix avant de parler produit, raconte, un poil dépité, un vendeur d'une concession parisienne Renault. La première chose qu'il me demande, c'est combien je lui propose comme remise.» Dans la concession d'une marque concurrente, on confirme : «Tout le monde a ouvert les vannes pour remonter le marché fin 2003. Donc les clients font beaucoup plus jouer la concurrence. On a l'impression qu'ils se fichent de la voiture, et que c'est la remise qui les intéresse...»
Calculette. «Jours utiles» chez Renault, avec des «offres exceptionnelles» sur les utilitaires allant jusqu'à 2 800 euros, «jours trop courts» chez Peugeot, véhicules «superéquipés» à des «prix chrono» chez Citroën... Un spécialiste de la distribution auto résume : «Chez Citroën, on brade à longueur d'année. Chez Peugeot, on n'a pas