Si les Etats-Unis n'ont jamais hésité à imposer des sanctions commerciales à l'Union européenne (UE) lorsque leurs intérêts étaient en jeu, cette dernière, en revanche, a toujours renâclé devant l'obstacle de peur de déplaire à l'allié américain. L'entrée en vigueur, hier, des rétorsions commerciales européennes contre les exportations américaines dans l'affaire des FSC (Foreign Sales Corporation) est une première dans l'histoire des relations transatlantiques. A en juger à la réaction des autorités américaines, l'UE a fait mouche. Hier, George W. Bush a en effet appelé le Congrès à voter au plus vite la réforme des avantages fiscaux controversés accordés aux exportateurs américains pour éviter une prolongation des sanctions européennes.
Patience. Pourtant, Pascal Lamy, commissaire européen chargé du Commerce extérieur, aurait préféré ne pas en arriver là : «Nous n'avons pas d'autre choix que celui d'imposer des contre-mesures», a-t-il regretté hier. Et d'ajouter, tout miel, qu'il ne s'agissait en aucun cas de «rétorsions, mais au contraire d'encouragements à la mise en conformité» de la législation américaine avec les normes internationales, l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ayant déclaré illégales, à plusieurs reprises, les FSC.
L'Union a fait montre d'une patience hors du commun puisqu'elle conteste les FSC depuis... 1997. L'OMC a même enjoint les Etats-Unis d'abroger cette loi, qui bénéficie à plus de 5 000 sociétés américaines, avant le 1er novembre 2000. La «comp