«Les marques de mode ont-elles besoin de couturiers célèbres pour survivre ?» s'interrogeait hier le Wall Street Journal, à propos du départ annoncé depuis novembre de Tom Ford et Domenico De Sole du groupe Gucci. Le couturier vedette, qui signe dimanche son ultime collection Yves Saint Laurent (YSL), abandonne Gucci et son propriétaire François Pinault (Pinault-Printemps-Redoute) dans une étrange situation. Alors que toutes les marques de luxe affichent leur designer célèbre en argument de vente Lagerfeld chez Chanel, Gaultier qui arrive chez Hermès, Jacobs chez Louis Vuitton ou Galliano chez Dior , voilà PPR et ses deux enseignes emblématiques, Gucci et Yves Saint Laurent, privés de ses stars. Y résistera-t-il ?
La question est d'autant plus cruciale que PPR doit présenter ce matin ses résultats annuels. «Personne n'est irremplaçable», disait récemment Serge Weinberg, le PDG de PPR, sous-entendant que les vedettes de la couture se bousculeraient pour prendre la place du tandem Ford-De Sole.
Renom.
Pourtant aujourd'hui, la direction du groupe se vante de pouvoir développer ses marques avec une équipe d'inconnus. Après avoir organisé toute la stratégie de Gucci autour de la starification de Tom Ford (depuis le rachat de la marque fin 1999), les hommes de PPR tiennent aujourd'hui le discours inverse. Certes, il y a les circonstances qui ont fait que le tandem de luxe et les équipes de Pinault n'ont pas su travailler ensemble. Mais surtout, les couturiers de renom ne se sont p