Hazebrouck (Nord), envoyée spéciale.
Elle est essoufflée, son élocution est difficile et elle marche penchée en avant. Radiée des Assedic, Tassadit Menni s'est mise en grève de la faim dans son appartement mansardé du centre-ville d'Hazebrouck (Nord). Depuis le 19 février, Tassadit Menni ne s'alimente plus que d'«un verre d'eau tous les matins». Elle a appris en décembre qu'elle ne toucherait plus rien des Assedic en janvier. Elle fait partie des «recalculés» de l'Unedic, en vertu de la nouvelle convention applicable depuis le 1er janvier, qui réduit l'indemnisation de 30 à 23 mois.
Avec ses allocations familiales et une allocation adulte handicapé (elle a subi une opération invalidante), elle touche encore ce mois-ci 730 euros, plus une pension alimentaire de 230 euros pour ses enfants de 14 et 16 ans. «Avec un loyer de 580 euros, il ne reste plus grand-chose pour vivre !» La caisse d'allocations familiales a recalculé ses droits à la hausse : fin mars, elle touchera 1 000 euros par mois, et la pension alimentaire. Ce qui fait un salaire. Mais «il y a le mois à finir, les enfants doivent manger. Et je devrai 1 000 euros au propriétaire pour les loyers en retard».
Au fond, ce n'est pas de l'argent qu'elle réclame. Elle a refusé hier l'aide financière d'une assistante sociale glaciale du conseil général : «Vous avez annoncé à la radio que vous étiez en grève de la faim. On peut vous proposer une aide financière. Nous, madame, on est là pour les gosses.» Tassadit Menni l'a mi