Pékin, de notre correspondant.
La grand-messe démarre aujourd'hui : plus de 3 000 députés de l'Assemblée nationale populaire chinoise réunis pour l'unique session annuelle à Pékin. Au menu de cette réunion très solennelle, généralement sans surprise, une réforme de la Constitution qui fera entrer dans le texte fondamental de la République populaire deux concepts de taille : les droits de l'homme et la propriété privée.
Si l'introduction d'une clause stipulant que «l'Etat respecte et protège les droits de l'homme» suscite un profond scepticisme, la protection de la propriété privée est d'une autre nature : elle représente une étape importante dans l'histoire du dernier grand pays à se réclamer de la doctrine communiste. Il entérine le tournant amorcé depuis vingt ans et qui s'est accéléré ces dernières années, accompagnant une expansion économique spectaculaire.
La modification de la Constitution est simple, et renchérit sur une première formulation introduite en 1982, au début des réformes. L'article 13 stipulant que «l'Etat protège les revenus, l'épargne, les biens immobiliers et les autres biens légaux des citoyens» va être modifié en une phrase : «Les biens privés légaux des citoyens sont inaliénables.» Il ajoute toutefois que, «pour les nécessités de l'intérêt public, l'Etat peut procéder en vertu de la loi à des saisies et à des expropriations, qui donnent lieu à compensation».
Cette réforme va dans le sens décidé par le XVIe Congrès du Parti communiste chinois, en novembre