Marseille, de notre correspondant.
Bruno Vergobbi, le nouveau patron de la SNCM (Société nationale Corse-Méditerranée), doit être content. Arrivé en poste la semaine dernière, il a été immédiatement mis dans le bain par une grève du Sindicatu di i Travagliadori Corsi (STC, Syndicat des travailleurs corses, 30 % du personnel), qui paralyse depuis le 27 février tout trafic maritime de la SNCM entre la Corse et le continent. Le STC réclame plus «d'équité» entre «emploi local», en Corse, et postes à Marseille, siège de la compagnie publique. «65 postes ont été créés à Marseille, 3 en Corse, pour 6 ports», relève le responsable STC Alain Mosconi. Pour rééquilibrer, le syndicat réclame au moins 17 à 20 nouveaux postes en Corse.
La direction a rétorqué dans Corse-Matin qu'elle «n'a pas les moyens de discuter sur la demande qui lui est faite» et soutient qu'elle «subit ce conflit plus qu'elle ne peut le résoudre». Hier, le mouvement s'est durci, avec le blocage de tous les ports de l'île, opéré par les marins avec le soutien des pêcheurs. Des négociations devaient débuter en fin d'après-midi. Mais la marge de manoeuvre de la direction est étroite, car la SNCM se trouve en grande fragilité depuis qu'elle a perdu sa situation de monopole. Sa concurrente privée, Corsica Ferries, grignote peu à peu des parts de marché. En octobre, les employés de la SNCM ont accepté, par vote, un plan de restructuration prévoyant la suppression de 200 emplois, afin d'obtenir, en contrepartie, le feu vert