Montpellier, correspondance.
La pression croît chez Perrier. En conflit ouvert avec leur direction, les salariés de l'usine qui exploite la source Perrier, située à Vergèze, dans le Gard, organisent ce samedi une grande manifestation à laquelle est conviée la population des 35 villages alentours, tous très concernés par le sort de cette entreprise, fleuron de leur région. L'objet d'un tel courroux ? La suppression annoncée d'un quart des effectifs pour l'horizon 2007, soit 356 postes sur 1 500. «Ils sont en train de démanteler Perrier !», s'enflamme Jean-Paul Franc, responsable CGT, syndicat ultramajoritaire dans l'entreprise gardoise. Avant de préciser : «Depuis dix ans, nous avons déjà subi quatre plans sociaux successifs, avec une perte de presque 1 000 emplois. Dans le même temps, la production n'a pas cessé d'augmenter. Que peut-on faire de plus ?» Beaucoup, répond en substance la direction de Nestlé Waters France (NWF), filiale du géant suisse, et propriétaire de la bouteille verte depuis 1992. «Depuis ce rachat, nous n'avons fait aucun bénéfice sur Perrier, explique André Sembelie, le porte-parole de NWF. Or, nous avons dans cette usine un ratio de productivité (nombre de bouteilles produites par employé, ndlr) trois fois plus faible que dans nos usines San Pellegrino en Italie. Comment pouvons-nous justifier cela auprès de nos actionnaires ?»
Le plan d'augmentation de la productivité, présenté en novembre, passe notamment par un recours à la sous-traitance des activité