A la sortie du collège, le test d'orientation lui a trouvé «un goût prononcé pour la nature». Et l'a envoyée en brevet professionnel agricole (Bepa). «Je ne savais pas trop ce qui m'attendait, reconnaît Marie-Cécile Marmuse, 37 ans aujourd'hui. Mais j'adorais les chevaux. Je me disais que le monde de la ferme, c'était aussi celui des animaux.» Son univers, c'était le petit commerce d'électroménager de ses parents, dans le Pas-de-Calais. Elle s'est découverte bergère dans les Alpes-de-Haute-Provence. Aujourd'hui, elle dit : «Depuis mon entrée dans le monde agricole, on m'a répété "Quand tu n'es pas née dedans, tu ne finis pas dedans." Je sais maintenant qu'ils n'avaient pas tort.»
Jeune diplômée du lycée agricole et sans terre, Marie-Cécile monte son troupeau chez un éleveur. Il lui cède 120 brebis, elle travaille sur son exploitation. Dix ans plus tard, son troupeau compte 400 têtes. «Créer sa propre "souche" de brebis, c'est le plaisir du métier.» Elle passe alors huit mois de l'année dans les Bouches-du-Rhône, quatre dans les montagnes. «Mi-juin, je montais à dos d'âne m'installer dans la cabane "du bas", à 1 500 mètres d'altitude. Puis je grimpais avec mes brebis en suivant la repousse de l'herbe. Pour arriver à la "cabane d'août", à 2 200 mètres. C'est une belle vie, terriblement prenante, mais isolée. Les week-ends n'existent pas, on rencontre peu de monde.»
L'hiver 1999, Marie-Cécile fait ses comptes : les brebis lui coûtent plus qu'elles ne lui rapportent. «Il m'aurait